​

L’enfance de Carl Rogers a été marquée par un cadre éducatif et religieux strict. Parallèlement, son environnement l’a sensibilisé à l’expérimentation et à la recherche scientifique. Lorsqu’il commence à s’intéresser à la psychologie il est tiraillé par deux courants : le comportementalisme et la psychanalyse. Aucun d’entre eux ne lui convient vraiment.

​

Il crée alors son propre modèle psychothérapeutique à partir de ses observations et expérimentations.
Il adopte une position résolument différente de ses contemporains en ne voulant pas s'adresser à des "malades" ou à des "patients", car cela suppose, un savoir et un pouvoir sur l'autre (...). Pour cette raison, il choisit le terme de "client" qui souligne une parité entre (...) client et thérapeute. Si le patient devient client, il est avant tout une personne. Une personne qui sent, ressent, pense. Une personne capable de prendre conscience, d'être et d'agir pour elle-même. Cette approche laisse au client l'espace nécessaire pour qu'il trouve ses propres réponses en toute sécurité. Elle ne donne pas de modèle auquel il doit se conformer. (...) Pour lui il est capital de ne pas se fixer sur le symptôme ni sur le problème du client, mais sur son ressenti. (...) Un des principes majeurs que soutient Rogers est de favoriser chez son client sa propre prise en charge. Le thérapeute ne procède ni par injonction, ce qui ne ferait que reproduire ce que le client a déjà connu et qui l'a empêché de trouver ses repères personnels, ni en lui expliquant les mécanismes de la psyché, car c'est sa propre compréhension de lui-même qui est pertinente. (...) C'est l'expérience du client et sa recherche personnelle à trouver du sens qui importe et qui le conduit à s'actualiser avec ses propres valeurs et ses propres références et non celles introjectées ou imposées de l'extérieur. (G. ODIER , Carl Rogers Etre vraiment soi-même, p32-34)